Historique

1881. Ce qu’on connaîtra plus tard comme le couloir d’entrée du Cinéma Nova est alors un vestibule permettant d’accéder latéralement au Café Monico, au n°1 rue d’Arenberg, juste à côté du Théâtre Royal de l’Alcazar qui draine les foules dans le quartier. Au fond du vestibule, une ancienne imprimerie devient salle de billards. 

1897. Le Cabaret du XVIème siècle, qui propose des concerts de musique ancienne et moderne, remplace le Monico. Le lieu est divisé en deux parties, dont l’une devient la salle des fêtes de la Taverne Royale, autre voisin important qui, depuis 1847, s’élance depuis la Galerie du Roi jusqu’aux immeubles mitoyens de la rue de l’Écuyer. 

1899. Le gérant de la Taverne Royale achète le n°1 rue d’Arenberg et le fait reconstruire en style éclectique à caractère néoclassique. En 1907, le rez-de-chaussée est occupé par la Taverne Royale. 

1902. La numérotation de la rue change. Le n°3A est attribué au bâtiment situé en intérieur d’îlot, qui devient un atelier-magasin de machines à vapeur, puis de passementeries, et enfin de décoration et d’architecture d’intérieur. 

1907. Le n°3A devient La Maison du Rire, éphémère théâtre et café-concert.

1908. Pathé s’installe dans les lieux. La salle devient le Cinéma mondain. La fosse à orchestre permet l’accompagnement musical des films muets. 

1911. Retour aux planches avec le Théâtre du Bois Sacré et ses revues bruxelloises.

1918. Après la guerre, place au Théâtre des Capucines, spécialisé dans les pièces légères, revues et opérettes. 

1936-1987. Transformée en style moderniste, la salle redevient un cinéma. Le Studio Arenberg est décrit comme un cinéma aux proportions intimistes, à l’atmosphère sobre et au décor raffiné, qui se consacre aux films américains novateurs. Il connaîtra plusieurs changements d’exploitants et transformations, mais sera durablement l’une des rares salles bruxelloises à faire la part belle aux premiers films, aux cinéastes non reconnus, aux œuvres dites marginales. En 1985, la KredietBank (KB), qui possède quasi tout le côté impair de la rue, acquiert le cinéma et décide de le transformer en bureaux. Malgré une forte mobilisation pour le sauver, le Studio Arenberg ferme définitivement en 1987.

Le 26 mai 1987, la dernière soirée du Studio Arenberg.

1996. Une bande de cinéphiles, en quête d’un ancien cinéma où programmer des films indépendants échappant à toute distribution, découvre que l’ancien Studio Arenberg n’a jamais été démoli. La KB, partie vers d’autres projets immobiliers, n’a pas exécuté son permis d’urbanisme : pendant 10 ans, la salle a servi à entreposer de vieux meubles ! La KB accepte de signer une convention d’occupation précaire pour deux ans, à titre gratuit. En quelques semaines, la salle est réaménagée et équipée. 

1997. Le Cinéma Nova, “cinéma d’urgence”, est né. Son nom se réfère aux étoiles qui brillent très vivement pendant un temps très bref. Le 23 janvier, il démarre ses projections.

1999. La KB revend l’immeuble à la société Almafin. Le Nova obtient le renouvellement de sa convention d’occupation bail précaire pour deux années, toujours à titre gratuit.

2000. Nouveau bail précaire, cette fois contre un loyer de 10.000 € par an, qui permet au Nova de poursuivre sa programmation non commerciale. 

2003. La Vlaamse Gemeenschap (VG) rachète l’immeuble. Le Nova obtient un bail dont la durée est conditionnée à sa reconnaissance par le Kunstendecreet. Le loyer est maintenu à 10.000 € par an. 

2005. Tout en restant propriétaire du sol, la VG vend les murs à la société Oliflora sous forme d’emphytéose, et en devient locataire jusqu’en 2024. Le Nova est dès lors sous-locataire.

2017. Oliflora remet en vente l’emphytéose. La pression immobilière, très forte dans le quartier, risque d’avoir raison du Nova : la valeur du marché pourrait signifier une augmentation de six fois le loyer, et rien ne protège l’affectation culturelle du lieu. Supernova Coop est créée pour acquérir la salle et la mettre en location à l’ASBL Nova à un loyer le plus bas possible.

2018. Oliflora accepte de vendre la salle de cinéma séparément du reste de l’immeuble. Mais l’opération bute sur la complexité juridique des relations entre la VG, Oliflora et le Nova. Il est alors convenu de reporter la vente à la fin du bail locatif de la VG, en 2024.

2020-2022. Sans respecter cet accord oral, Oliflora revend l’emphytéose aux Galeries Royales Saint-Hubert. Des discussions sont entamées entre Supernova et les Galeries, qui acceptent en 2021 le principe d’une vente de la salle sous forme d’emphytéose. En 2022, un accord est trouvé sur une somme et une durée. 

2023. En juin, la convention d’emphytéose est signée. L’acte de vente doit être finalisé avant l’expiration du bail actuel, le 11 mai 2024. Si Supernova Coop parvient à réunir la somme d’ici au 31 mars 2024, le Nova sera placé sur une orbite plus stable… jusqu’en 2092.

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